Bouts d’îles : Cuba, Haïti. mardi 6 avril, 19h

En janvier 2010, un terrible séisme a ravagé Haïti, et en particulier Port-au-Prince.  Mais comme le dit le poète James Noël : «  Nous ne sommes pas à notre première fin du monde en Haïti. » Qu’ils soient poètes, romanciers, dramaturges, peintres ou sculpteurs, les auteurs et artistes haïtiens, de même que leurs voisins cubains, disent ou crient une seule réalité : celle de leur île. Nous vous proposons de découvrir cinq textes de cinq écrivains, haïtiens avec Lyonel Trouillot, Dany Lafferrière et l’ogre Frankétienne… Et cubains avec la jeune Wendy Guerra et Léonardo Padura.

« Tout le monde s’en va », de Wendy Guerra. Alors que tout le monde part pour un ailleurs fantasmé, Nieve grandit sur l’île de Cuba dans les années 1980, consignant dans son journal intime les événements marquants de son existence. De son enfance jusqu’aux prémices de sa vie de femme, c’est un itinéraire personnel, poétique et sans fard, qui se dessine alors.

« Les Brumes du passé », de Léonardo Padura.                    La Havane, été 2003. L’ancien inspecteur de police Mario Conde découvre dans une revue la photo de Violeta del Rio, une chanteuse des années 1950 qui annonce qu’elle arrête la chanson. Séduit par sa beauté il se lance dans une enquête personnelle qui va le mener dans les bas-fonds d’un Cuba qu’il n’a pas vu évoluer.
                                              » Ultravocal : spirales »,  de Frankétienne. Ultravocal est un « livre-cri », œuvre inclassable mêlant tous les genres littéraires. Ecrit en 1972, au cœur des années Duvalier, ce roman décrit un monde en décomposition derrière lequel il est difficile de ne pas reconnaître Haïti. Artiste « total », Frankétienne est à la fois poète, romancier, dramaturge, comédien, peintre et directeur d’école. Il publie en français et en créole.

                                      

« L’Enigme du retour », de Dany Laferrière. Après trente-trois ans d’absence, l’auteur canadien d’origine haïtienne retourne en Haïti à la suite du décès de son père, lui-même exilé à New-York dans les années 60, sous la dictature de Papa Doc. Un roman sur la famille, l’exil, l’identité et le temps qui passe. Prix Médicis 2009.

 

Bicentenaire, de Lyonel Trouillot. Port-au-Prince, 2004.  Lucien quitte les quartiers pauvres pour rejoindre la manifestation organisée par les étudiants ; au fil de sa marche il refait en esprit le trajet qui l’a conduit de l’enfance à cette ville incertaine. Les voix aimées et inconciliables résonnent dans sa tête : celle de sa mère, de son frère, de ses camarades, d’une journaliste étrangère…