« France : une littérature qui se saisit du réel » – mardi 4 mai 2010, 19h

« Tout est vrai. » Emmanuel Carrère.

Depuis les années 80, le récit autobiographique, l’écriture de soi sont une tendance marquée de la production littéraire.  Mais parler de soi, c’est parler de l’autre, se comprendre à travers l’autre ; se faire le témoin du monde où l’on vit : les nouveaux écrivains du « je » nous montrent ainsi que la quête de soi est aussi, par définition, élucidation du réel et portrait lucide de notre époque.

                              

« D’autres vies que la mienne », d’Emmanuel Carrère. A partir du récit du tsunami que l’écrivain a vécu directement au Sri Lanka avec sa compagne, l’histoire d’amitié entre un homme et une femme, tous deux juges et rescapés d’un cancer, qui s’occupaient avec ferveur d’affaires de surendettement au tribunal d’instance de Vienne, dans l’Isère.

« Des corps en silence » de Valentine Goby.

Deux récits s’imbriquent, révélant chacun le trajet d’une femme dans le désamour. En panne, Claire erre dans Paris avant de se réfugier au Hilton, où elle s’endort après s’être remémoré le lent mouvement par lequel elle a quitté Alex, son mari. Parallèlement, cent ans plus tôt, Henriette, épouse délaissée, s’apprête à tuer le directeur du Figaro, persécuteur selon elle de son mari.

« A l’abri de rien »,  d’Olivier Adam.            

Marie a perdu le fil de sa vie. Un jour, sans savoir pourquoi, elle se joint aux bénévoles qui servent des repas à ceux qui sont appelés les Kosovars. Négligeant sa famille, indifférente aux attentions de son mari, à la tendresse de ses enfants, elle se consacre entièrement à la survie de ces hommes en perdition.

« Des hommes », de Laurent Mauvignier.

Ils ont été appelés en Algérie en 1960. Deux ans plus tard, Bernard, Février, Rabut et d’autres sont rentrés en France. Ils se sont tus, ils ont vécu leurs vies. Mais parfois, il suffit de presque rien, d’une journée d’anniversaire, d’un cadeau qui tient dans la poche, pour que, quarante ans après, le passé fasse irruption dans la vie de ceux qui ont cru pouvoir oublier la guerre d’Algérie.

Laisser un commentaire